Marylou est une artiste sonore, électronique et hackeuse partageant sa vie entre Paris et les Pays-Bas. Son travail se déploie à la fois dans les champs de la musique, la sculpture, l’installation et la performance. Passionnée d’écologie et d’électronique, elle s’épanouit aujourd’hui dans la création de synthétiseurs atypiques qui donnent une nouvelle dimension poétique à l’étude de la biosphère et du changement climatique. Elle module notamment des chants d’oiseaux qu’elle archive depuis 2018, via des machines qu’elle dessine, code et soude telles des reconstructions artificielles de ces chanteurs en voie de disparition. En 2020, elle crée entre autres le Bird translator: un synthétiseur permettant de transformer la voix humaine en chant de rossignol.
Plaçant sa recherche au cœur de la disparition du monde sensible des écosystèmes, Marylou décèle dans le médium électronique un pouvoir enchanteur, qui stimule chacun de nos sens de manière exacerbée et nous guide à travers des perceptions et des interactions plus fines. Souhaitant comprendre et représenter les réseaux complexes de la nature, son travail vise à mettre en évidence les similitudes entre ces écosystèmes brisés et les interfaces électroniques. L’artiste expose son travail comme un mélange entre une expérience profondément sensible et un outil pédagogique sous la forme d’ambiances au sein desquelles le public peut intervenir.
Conçue en 2020 lors d’une résidence au studio V2_Lab de Rotterdam, son installation Jardin électronique est composée d’une série de synthétiseurs reproduisant les répertoires acoustiques des oiseaux déclinant de la Camargue. Le public est amené à manipuler les instruments de l’installation, troubler leur écosystème, et ainsi devenir maître d’orchestre de ce paysage restauré. Ce projet a été présenté au Temporary Art Center d’Eindhoven en 2020, ainsi qu’à la galerie KOP de Breda en 2021. En septembre dernier, il est présenté à l’Espace 38CC de Delft au sein de l’exposition Alienated, collaboration de plusieurs artistes dont la pratique illustre l’œuvre de la philosophe Donna Haraway.
En tant que musicienne, elle cultive sa bibliothèque de paysages sonores comme un véritable médium de composition musicale. En 2019, elle imagine son premier album ‘Texel’ sur l’île du même nom située au nord des Pays-Bas. Elle enregistre et autoproduit cet opus à Eindhoven, sa ville d’adoption, auprès d’une famille de musicien.ne.s portée par les valeurs du folk de Townes van Zandt et de Joan Baez. Cet album se décline comme une errance volontaire introspective, contemplant la fragilité du paysage et la mémoire qu’il réveille. Ses textes accompagnant ses oiseaux, sa guitare et son autoharpe, sondent les fêlures du corps et du cœur comme des sincérités qu’on n’ose à peine montrer. Donnant leur mesure véritable aux mots et à leur sens, Marylou s’inspire d’artistes engagé.e.s comme Pomme, Yseult ou Kishi Bashi, et de poètes féministes comme Rupi Kaur. Elle performera les chansons de cet album le plus souvent à Eindhoven, à Arles et à Paris. Elle est aujourd’hui en pleine construction de son grand synthétiseur, la ‘Big Bird Boxe’, qui lui permettra de manipuler sur scène les paysages sonores qui fleurissent sa musique.
Marylou est lauréate des résidences artistiques du Centre Tignous d’Art Contemporain de Montreuil ainsi que de la résidence ‘Arts numériques, arts sonores et nouvelles écritures’ du Château Éphémère de Carrières-Sous-Poissy pour l’année 2021-22. Son projet explorera la biodiversité de la région sous la forme d’écosystèmes purement électriques, notamment les insectes en collaboration avec la Maison des Insectes, et les espèces du parc des Beaumonts de Montreuil.
Château Éphémère – Sound & digital factory
Supported by the Greater Paris Seine & Oise Urban Community, the Château Vanderbilt rehabilitation project was awarded to the Caserne Éphémère association, which for more than 25 years has been pursuing the objective of transforming abandoned spaces into places of artistic imagination. Two years of study were necessary to revive this Anglo-Norman residence and give it an innovative artistic boost. Only 3 years, to pass from the stage of reflection realization.
Place of residences and digital creation, Château Éphémère has offered, since November 2014 and over 2000 m2, more than a dozen workshops with a creative vocation, artistic residences, a digital laboratory as well as spaces for transmission and exchange.
Once a year, Château Éphémère launches a open call for candidatures to sound and digital artists wishing to benefit from privileged support which combines production grants, workspace, accommodation and the provision of a quality technical park. However, throughout the year, the Château Éphémère welcomes artists carrying out innovative projects and needing space to carry it out for shorter periods.