Transcultures Europe et les Pépinières européennes de Création sont heureux de présenter le 2ème événement UNIT ACADEMIA, nouvelle série de présentations pluridisciplinaires initiée à Séoul en mars 2024 par Rafael Lafaer (artiste visuel et multimédiatique d’origine belge, également organisateur des festival d’arts expérimentaux ALEA et De Noize) avec l’organisateur Karl Yoon.
Lire l’interview de l’artiste multimédia et organisateur d’événements culturels Rafael Leafar, réalisée lors de sa résidence à Transcultures Belgique (ci-dessous).
Unit Academia entend accueillir régulièrement, à la East Atelier Gallery, des artistes de différentes disciplines (sonores, visuelles, numériques, interdisciplinaires…), commissaires artistiques pour présenter leurs projets mais aussi leurs approches au public dans une ambiance conviviale propice au dialogue et à la rencontre.
UNIT ACADEMIA est un nouveau projet réunissant artistes, chercheurs, commissaires artistiques et penseurs.
UNIT ACADEMIA a pour vocation de devenir le rendez-vous mensuel de rencontres et d’échanges entre acteurs actifs de la scène artistique coréenne et internationale.
UNIT ACADEMIA est un événement composé de conférences, de performances, de projections, de musique, d’installations et bien plus encore.
Programme
박관우 INHWA YEOM (screening)
Inhwa Yeom (she/her) est une chercheuse XR. Elle conçoit, développe et évalue des systèmes interactifs basés sur la XR qui visent à améliorer l’accessibilité 1) aux expériences médicales thérapeutiques de réadaptation et 2) à l’expression collaborative et à l’apprentissage autodirigé.
En tant que tels, ses systèmes donnent la priorité aux personnes moins familiarisées ou qui ont moins accès aux interfaces et interactions 3D.
Les systèmes qu’elle propose ont été présentés et/ou publiés dans “Nature Medicine Conference”, “Nature Scientific Reports”, “IEEE VR, HCI Korea” et d’autres revues cliniques.
Sa pratique comprend également des conférences, des ateliers et des contribution open source.
TODD HOULOUBEK (screening)
Todd Holoubek, est un artiste technologique contemporain basé à Séoul en Corée du Sud.
Ses œuvres et sa pratique artistique reflètent son histoire avec les outils de la technologie et des médias. Les œuvres de Holoubek ont été présentées dans des endroits tels que Cuba, New York, Los Angeles, le Canada et la Corée du Sud.
Ses œuvres perceptuellement engageantes s’appuient sur ses expériences de travail à la télévision en tant qu’acteur, écrivain et créateur de la série MTV des années 1990 « The State sur MTV » ; chercheur résident et professeur adjoint à le Programme de Télécommunications Interactives (ITP), NYU ; et actuellement professeur d’art médiatique à temps plein à l’Université Yonsei, à la Graduate School of Communication
SILKYWARMS (performance)
“Nous sommes le groupe » SilkywarmS » ! Groupe de rock psychédélique / progressif / spatial / sexy et soul improvisation de Corée.
Nous courons vers la scène mondiale, avons des dizaines de fantastiques chansons originales produites par le groupe et sommes toujours prêts à présenter et à jouer le meilleur ensemble de tous les temps.
C’est comme un voyage dans l’espace ! Nous sommes tous Terriens et astronautes !”
HAEJIN KANG (Talk)
PDG de « Dancing Butterfly Records », en 2015, elle a sorti l’album “A Live”, qui comprenait des improvisations avec Kim Ki-cheol et Lee Young-kyung et en 2017-2018, elle a commencé à produire des LP uniques et singuliers d’improvisateurs.
Elle a attiré l’attention en produisant l’événement “I AM” project exhibition”.
Elle continue d’enregistrer sa musique improvisée et sort “Circle.Point” en 2019, un album live dans lequel elle joue avec Kang Tae-hwan et Yoo Jin-gyu.
En 2023, elle sort l’album solo “dark fairy tale”, se produit en solo et apparaît dans de nombreuses émissions. Elle crée également le groupe SilkywarmS, mixant musique psychédélique et sons de violon.
Elle travaille aussi comme interprète, productrice et directrice musicale, explorant de nouvelles sonorité avec divers musiciens et genres musicaux, notamment le rock, la musique expérimentale, la musique électronique et la musique traditionnelle coréenne.
Elle est également actrice et réalisatrice. Son premier long métrage, Yoseon, a remporté le premier prix au “Jecheon International Music and Film Festival “ et a été invité au Festival du film de Moscou.
무소 MOOSO (Performance)
Mooso est créatrice et organisatrice d’événement, ainsi que codirectrice de l’espace artistique “BCL”.
À travers des textes, des sons et des voix, son travail consiste à explorer les processus d’écoute, de parole et de vue.
Elle expérimente l’échec complet de la transmission linguistique du sens, rêvant de l’empathie intime qui émerge de ces instants.
박관우 KWANWOO PARK (screening)
Après avoir étudié l’expérience utilisateur et l’interaction physique à l’Université Hongik, où il s’est spécialisé en conception de médias numériques, il a ensuite étudié la sculpture au Royal College of Art, élargissant ainsi sa formation dans le domaine de l’art contemporain.
Il a été sélectionné comme artiste résident pour le Hyundai Motor Group’s Zero One, la résidence Goyang du Musée national d’art moderne et contemporain et le laboratoire H-Art de la Fondation culturelle Hoban.
Ses œuvres ont été sélectionnées à plusieurs reprises pour de nombreux concours du groupe Hyundai Motor, de l’Arts Council Korea, de la Fondation culturelle de Séoul, du Platform L Contemporary Art Center…
JEE EUN (BONA) KIM (talk)
Jee Eun Kim est directrice de l’EAST ATELIER, une galerie située au centre de Séoul. Elle souhaite se concentrer principalement sur les jeunes artistes émergents qu’elle souhaite contribuer à développer.
KARL YOON (talk)
Fondateur de Zero Division, son travail est pluridisciplinaire et comprend autant la production d’événements, le design de mode que la performance.
Avec Rafael Leafar, il est, entre autres, le coorganisateur des UNIT ACADEMIA.
RAFAEL (screening)
« Rafael a exposé son travail dans des festivals, des musées et des institutions culturelles à travers l’Europe, l’Amérique et l’Asie, comme entre autres : la Tate Britain à Londres, le festival international du court métrage d’Oberhausen en Allemagne, le festival international du film de Rotterdam (iffr) en les pays-bas, Transmediale à Berlin, l’Institut des Arts Contemporains (ICA) à Londres, la Singapour Art Week, le Musée National d’Art Contemporain de Corée (MMCA) à Séoul…
Son travail peut être décrit comme du cinéma en direct – une confluence de vidéo, d’art conceptuel et de musique expérimentale, composée et interprétée devant un public en live.«
Transfert 갈아타다 / Centre culturel coréen du Royaume-Uni à Londres
Lire son interview ci-dessous
강신우 SINU KANG (Performance)
Plutôt que de chercher un genre ou un style musical, Sinu Kang suit librement le flot de son inspiration intégrant également les moments de tristesse pour les personnaliser.
Il a également travaillé avec des groupes axé sur la parole et l’écriture, comme l' »Electronic Poetry Theatre Company » et « Jujuk ».
Travailler avec son corps a toujours été important pour lui. Le sampler est devenu un instrument familier et il dit avoir appris les différentes techniques du DJing sans même le savoir.
“Je regarde les craquements, les contretemps, la malice, le sens, le non-sens, le jeu, le rire, la résignation de l’âme, etc.”
CONRAD (Talk)
Konrad Becker est co-fondateur de la startup de recyclage/éco-conception “Would You Love” (WYL – 우쥬러브).
Originaire d’Allemagne, il est arrivé en Corée en 2006 et faisait partie de la première cohorte d’étudiants internationaux diplômés de l’Underwood International College de l’Université Yonsei (littérature et culture comparées/études internationales). Il est titulaire d’un master en relations internationales (Université de Pékin) et en politique environnementale (Sciences Po Paris).
Avant de co-fonder “WYL” en 2021, Konrad a travaillé dans des entreprises technologiques coréennes comme “Hanwha Q Cells” et “Crosscert”.
En tant que directeur de la stratégie et du développement commercial de “WYL”, il s’engage dans la création d’une infrastructure d’économie circulaire, le développement de matériaux durables et la promotion de l’agriculture urbaine.
Outre son rôle chez Could You Love, il travaille également comme DJ et curateur musical.
Interview
Entretien avec Rafael Leafar (Be), artiste visuel co-fondateur de Unit Academia
En résidence à Transcultures Belgique en mars 2023, l’artiste belge installé en République de Corée depuis plus de 10 ans et travaillant entre la Corée du Sud et la Belgique répond aux question de Philippe Franck (directeur des Pépinières Européennes de Création) concernant différentes événements défricheurs dédiés aux arts expérimentaux qu’il a récemment initié à Séoul et qui sont de véritables plateformes de visibilité et de rencontre pour la scène artistique alternative coréenne et qui s’ouvre également à l’international (France, Belgique, Japon…).
Philippe Franck : Avec la complicité de quelques amis coréens « artivistes », tu as lancé les festivals ALEA et Denoize (dédié aux musiques expérimentales) à Séoul l’année dernière. Qu’est-ce qui a motivé cette nouvelle initative qu’est Unit Academia ?
Rafael : J’ai toujours aimé l’idée du « salon » ; je pense à l’époque de Gertrude Stein à Paris dans les années folles qui accueillait à la fois son ami Picasso, Hemingway et les jeunes artistes de cette époque glorieuse.
Des réunions-discussions entre différents acteurs dans le domaine artistique étaient alors organisés dans un appartement (souvent le dimanche). Un rendez-vous ou l’ont pouvait aussi acquérir des nouvelles connaissances et voir des œuvres à peine créées, bien avant qu’elles ne soient publiques. Cent ans après, on a parfois oublié à quel point ces salons ont façonné l’histoire de l’Art, d’abord en provoquant des rencontres.
A mon humble échelle, j’ai toujours rêvé de réactiver cette émulation. L’événement ALEA (dédié aux arts hybrides dans une grande liberté esthétique et expérimentale) que j’ai initié en 2023, à Séoul, fait partie de ce projet. Mais ALEA, presque victime de son succès, est devenu un événement à part entière, plus proche d’un festival que d’un salon.
Dès lors, avec mon ami Karl Yoon, qui est un jeune promoteur de concerts et d’événements musicaux, nous avons unis nos efforts pour recréer modestement cette idée de “salon”. Je suis donc le coorganisateur de Unit Academia avec Karl qui produit cet événement au travers de sa compagnie Zero Division, dont je suis le directeur artistique.
Renforcés dans cette volonté aussi par le fait que nous avons une chouette galerie à notre disposition, en plein centre de Séoul, nous nous sommes dit que c’est le moment et le lieu idéal pour lancer cette initiative à un rythme mensuel.
Unit Academia est donc un nouveau projet réunissant artistes, chercheurs, curateurs et penseurs. Il a pour vocation d’être le lieu de rencontres et d’échanges entre des acteurs dynamiques de la scène artistique coréenne et internationale.
Cet événement sera composé de conférences, de performances, de projections, de concerts, d’installations et d’autres formes contemporaines. Sa régularité me semble aussi une élément important pour qu’il soit susceptible de réunir une grande diversité de protagonistes et de participants.
PF : Quels sont les objectifs de la série Unit Academia ?
R : Les objectifs sont multiples. D’abord, il s’agit de refléter le dynamisme de la scène artistique en Corée du Sud, et l’intérêt que suscite l’art coréen à l’étranger, Séoul étant aujourd’hui le Hub artistique d’Asie, et de mon point de vue, du monde. Il y a aussi de la prospection et donc des découvertes.
Unit Academia est un lieu où l’on peut voir et débattre des nouvelles tendances, et aussi découvrir de nouveaux artistes, Unit Academia étant un événement très ouvert aux nouveaux talents, dans tous les genres et médias, pour un public très divers et curieux.
Il y a peu, j’ai organisé le festival DENOIZE (qui est une plate-forme de visibilité pour les jeunes expérimentateurs) avec Karl Yoon et cette expérience nous a fait découvrir plein de nouveaux talents, pas moins de 38 participants ont répondu à l’appel. Nous comptons aller dans cette direction défricheuse avec Unit Academia, mais avec un spectre plus large, l’idée étant prioritairement de créer des rencontres fortuites, des émulsions fructueuses.
D’une certaine manière, c’est une initiative plus sociale qui travaillera à donner l’opportunité de voir et d’entendre des créations qui sont bien souvent inaccessibles aux non-universitaires, ou restent confiner dans une forme d’élitisme qui intimide souvent la majorité du public. Unit Academia se veut vraiment ouvert à tous, sans bling bling ni snobisme.
Unit Academia est le satellite – avec aussi son autonomie – d’ALEA, dénicheur de ta-lents mensuellement qui viendra compléter le festival annuel qu’est ALEA.
PF : Comment qualifierais-tu la scène expérimentale (sonore, visuelle, inter ou multimediatique) de Séoul et plus largement sud-coréenne actuelle ? Quels sont ces particularités ? Quelles sont les lieux qui la soutiennent et lui donnent une certaine visibilité ?
R : En fait, je m’intéresse fortement à la scène expérimentale coréenne depuis 2002. J’ai même organisé un événement à Recyclart (Bruxelles) vers 2003 ou 2004 avec plein d’artistes coréens. Apparemment, j’avais été le premier en Europe à avoir présenté les artistes de “Balloon and Needle”, le premier label de musique expérimentale coréenne.
Cette scène est à l’image de la Corée ; la scène musicale a été jadis réprimée et même interdite avec les guerres et l’occupation japonaise (entre 1910 et 1945), tout comme l’économie, qui a fait un grand boom d’un coup dont l’invasion de K-pop (dont la première génération date du début des années 90) est un instrument puis-sant.
Il ne faut pas perdre de vue que la Corée du Sud a la taille de la Suisse, avec une population presque 3 fois moindre que le Japon, 30 fois moindre que celle de la Chine… Et pourtant, elle est incroyablement forte et dynamique, à l’image de son peuple.
La Corée est le pays le plus montagneux du monde. 70% de son territoire est com-posé de montagnes qui traversent le pays en deux grandes chaînes. Et souvent, je me dis que le tempérament des habitants et l’histoire de ce pays passionnant est à cet image : sois haute, soit basse, mais jamais plate. Les Coréens ont faim d’art et d’expérimentation, et c’est très beau à voir, d’autant plus en tant que créateur et organisateur. Le public est au rendez-vous.
J’avais été frappé par une réflexion d’une curatrice et agente d’artistes contemporains, non musicaux, qui ne connaissait pas cette scène musicale, et qui m’a demandé : « mais pourquoi tous ces gens, si nombreux et jeunes, ont l’air si fasciné par ses musiques bizarres et “boring » ? ». Il se passe ici quelque chose, peut être comme ce que nous avons vécu avant en Belgique ou en Europe occidentale au début des années 80. Bien sûr, il y a des spécificités bien locales mais, à l’origine, les codes viennent de chez nous en Occident, et aussi du Japon. On a eu du noise à la Merzbow, etc… ou des recherches stylistiques plus européennes. A présent, ils se sont dégagés de cela, ou plutôt ils s’en sont servi comme un tremplin pour d’autres explorations ailleurs.
Aujourd’hui, une multitude de jeunes artistes utilise l’art sonore comme un pinceau, pour peindre des portraits très personnels. Il y a aussi parfois ici une forme d’ironie, un décalage contrôlé, que je retrouve rarement ailleurs (à part chez les Belges, justement), et qui rend les œuvres et les performances encore plus fortes et, je dirai, « intelligentes ».
Ce que j’aime particulièrement, c’est cette sophistication si subtile qui particularise les Coréens et que je ne retrouve plus ailleurs… tout devient si convenu…. Cet appétit pour le mystère et la recherche commence à se faire connaître ailleurs mais à mon sens, pas encore suffisamment. En terme de lieu culturel, je pense à ce lieu légendaire, tout petit, très salon d’alleurs, « Dotolim ».
Cela été le tout premier endroit où on pouvait venir voir des artistes comme Otomo Yoshihide ou d’autres expérimentateurs sonores important, et ce depuis le début des années 2000. A côté de Dotolim, dans le quartier à la fois branché et pittoresque de Sangsu-dong à l’Est de cette grande métropole de 22 millions d’habitants, se trouve Thila, un nouvel espace culturel pour les arts sonores et numériques ambitieux et qui va sans devenir très important. Le musicien Gazaebal et la manageuse Nine à l’origine de ce projet, vont accueillir la prochaine édition du festival ALEA et ils organisent aussi le festival WeSA dédié aux arts sonores (son thème est « le son est la nouvelle musique ») et multimédiatiques, dont le commissaire artistique de la prochaine édition en janvier 2025 sera Gabriel Soucheyre, le directeur du festival d’arts hybrides Vidéoformes à Clermont-Ferrand avec lequel je collabore également.
Il est aussi a noté que les musée d’art contemporain en Corée du Sud sont très ouverts aux musiques expérimentales ; cette scène est bien vivante aussi là-bas. peut-être que l’empreinte du père de l’art vidéo Nam Jun Paik y est pour quelques choses… Aussi, la ligne entre le visuel et l’audio et la performance physique pure est de plus en plus tenue… Une artiste aussi importante que Geumhyung Jeong vient d’ailleurs de faire une performance sonore à Dotolim, et je crois que cela fera date. Les ponts sont là. Ces derniers temps, le label Helicopter Records dirigé par Park Daham, un musicien expérimental (avec qui j’ai déjà partagé l’affiche au Platform L Museum), est très actif.
Je suis de très près des artistes comme Joyul défendue par Helicopter Records ou Heejin Jang laquelle a sorti un album – « Me and the Glassbirds » – considéré comme un des tout meilleur album expérimentaux de 2023, et ce au niveau international. J’ai découvert ces deux remarquables créatrices sonores en organisant, avec mes amis, le festival DENOIZE.
Il faut aussi rappeler qu’il y a eu une scène psychédélique intéressante, dès la fin des années 60. J’ai été fort surpris par la richesse de cette scène oubliée, et redécouverte il y a peu, justement par les nouvelles générations coréennes.
La République de Corée est récente (1948) mais c’est aussi une culture très ancienne. La scène expérimentale d’ici reflète bien ce côté double et cyclique. J’aime assister à des cérémonies chamaniques locales (une expérience forte), et j’ai l’impression d’être plongé à la fois dans les origines de l’humanité mais aussi dans le futur. Il m’arrive de sentir ce côté cérémonial aussi dans certains concerts expérimentaux particulièrement intenses. La pensée bouddhiste prend ici tout son sens : rien n’est vieux, donc rien n’est nouveau.
Philippe Franck
Transcultures – Couvent d’Hautrage 2023
Infos
- 25.05.2024
- East Atelier Gallery
- 264 Wonnam-dong, Jongno-Gu, Séoul, République de Corée
- Entrée Libre
Production
- Zero Division, Unit Academia, Transcultures Europe – Pépinières de Création
- En partenariat avec East Atelier Gallery