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Artiste-programmeur et chercheur dans le domaine des arts et des humanités numériques, Franck Soudan est attaché au département Communication / Hypermédia de l’Université de Savoie. Ses travaux portent sur les enjeux esthétiques et politiques des logiciels, les algorithmes et leurs conséquences conceptuelles.

D’une manière très générale, la démarche artistique de Franck s’amorce envers l’idéologie selon laquelle, avec les nouvelles technologies du numérique, nous aurions essentiellement à affronter des problématiques informatiques en ignorant que ces dernières composent d’abord des expériences sensibles inédites, et ambitionnent de s’affirmer comme de véritables projets politiques. C’est au milieu de cet interstice, entre éthique et esthétique, qu’il élabore depuis une dizaine d’années des œuvres numériques variées, dont la constante est d’interroger les attributs de ce méta-médium qu’est la programmation.

Dans son parcours de recherche / création, il a également eu l’opportunité de travailler à plusieurs reprises avec des professionnels de la culture, que ce soit dans le cadre du dispositif CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la REcherche), qu’il a effectuée entre 2011 et 2013 au sein du service Actions culturelles de la maire de Bourg-en-Bresse, où par le biais de commandes honorées auprès de conservateurs (avec le musée Gassendi ou le Musée museum de Gap par exemple). Dans ce dernier contexte, son travail plastique intègre une dimension de recherche qui s’est formalisée en la rédaction d’une thèse : « Le code et le territoire », soutenue fin 2015. Celle dernière propose une étude approfondie de la programmation conçue à la fois comme outil de création, matériau artistique et vecteur de mutation esthétique. Une cinquantaine d’œuvres d’art y sont ainsi étudiées et ce travail marque un épilogue important dans son parcours de recherche entre art et technologies.

Enfin, une problématique récurrente dans son travail actuel relève du lien entre l’expérience de l’œuvre et la conservation de l’objet artistique. Comment archiver une œuvre immatérielle, notamment lorsque celle-ci relève d’un processus en réseau et repose sur une infrastructure technique en perpétuelle mutation ? En auto-archivant les événements de son émergence plastique dans une base de données, son œuvre comme « FFF » (toujours réalisée avec Marc Veyrat) avance des éléments de réponse à ce problème en permettant ainsi de rejouer le film de sa construction et d’extraire, individuellement, les données relatives à sa composition. Ce travail hybride, entre la sculpture, la performance et le multiple, trouve ainsi un contrepoint saillant dans la vidéo expérimentale.

La Chambre Blanche (Qc) <> Transcultures (Be) | Résidences croisé 2018/2019

Dans le cadre des Pépinières Européennes de Création et de l’échange bilatéral Vice Versa-Résidences arts numériques croisées avec LA CHAMBRE BLANCHE (Centre d’arts visuels et numériques basé à Québec), l’artiste québécois multidisciplinaire des nouveaux médias Louis-Robert Bouchard et le créateur/concepteur/chercheur français Franck Soudan entament, au Project(ion) Room (nouveau partenaire bruxellois de Transcultures), un premier temps de résidence de recherche pour leur projet commun d’installation multiforme In[di]visible.

In[di]visible

L’oeuvre est un dispositif de communication contenant trois éléments principaux : une source de donnés, un dispositif de transfert des données et un affichage de sortie. Ce dispositif tentera d’explorer la relation entre l’homme et les communications numériques modernes à travers le ralentissement, la visualisation, le traitement et la transformation des flux de données électriques et numérique, ainsi que la relation symbiotique, indivisible, de tous ces éléments.

 

Transcultures (Be) | MAP Résidences 2017

Dans le cadre de l’appel à projets du programme MAP des Pépinières européennes de Création, Transcultures, associé avec la Ville de Charleroi (Belgique) et avec le soutien du Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont le plaisir d’accueillir Franck Soudan, lauréat de cette édition 2017.

Pour sa résidence de 12 semaines qui s’étalera sur plusieurs période de l’année, l’artiste et chercheur français veut développer son projet jonXion, qui propose de composer la signature visuelle d’un territoire (dans ce cas-ci la région de Charleroi) en utilisant exclusivement les composantes cartographiques : un graffiti algorithmique issu d’un espace d’informations.

Transcultures

Centre interdisciplinaire des cultures numériques et sonores aujourd’hui installé à Charleroi (Belgique) créé, à Bruxelles, en 1996, Transcultures conjugue les dimensions de production, de diffusion, de réflexion et de sensibilisation pour développer les nouvelles pratiques artistiques innovantes. Outre les nouvelles formes de transversalité utilisant les technologies numériques, Transcultures développe aussi des programmes spécifiques dont Emergences numériques (accompagnement de projets artistiques d’étudiants d’écoles d’art supérieures et de jeunes artistes), Arts/Sciences (collaborations entre la recherche appliquée et la création artistique numérique en partenariat avec plusieurs universités au travers de ses rencontres Vice <> Versa) et de sensibilisation des jeunes publics et ateliers avec des publics spécifiques.

 

Projet de résidence : JonXion

Le projet de résidence JoncXion proposé par Franck Soudan concerne le développement d’une œuvre numérique associée à une installation, à mi-chemin entre l’art génératif et la géographie, et dont l’intention artistique est de composer la signature visuelle d’un territoire en utilisant exclusivement les composantes cartographiques de celle-ci où apparaissent un croisement de voies de circulation.

Les carrefours, les places, les croisements et les bifurcations dessinent les points de repères fondamentaux que nous impliquons à notre orientation dans l’espace physique ; et d’eux partent les lignes de fuite et les frontières qui imprègnent toute l’ambivalence de notre rapport aux autres.