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Paradise Now est la facette artistique de Philippe Franck, directeur de Transcultures – Centre des cultures numériques et sonores qu’il a fondé en Fédération Wallonie-Bruxelles et du réseau des Pépinières européennes de Création (anciennement Pépinières européennes pour jeunes artistes). Sa vision de la création qu’il pratique depuis le début des années 80 est à l’image de toutes ses initiatives ; elle se construit à plusieurs et interagit avec d’autres sensibilités, pratiques ou médiums.

Depuis le début de ce projet à géométrie variable initié au milieu des années 90, il s’agit d’aller à la rencontre de ce qu’il appelle les « singularités plurielles » et créer des passerelles avec une œuvre audio (et à l’occasion également intermédiatique) nuancée, diversifiée et volontiers intermédiatique. Poètes, compositeurs, instrumentistes, chorégraphes, artistes visuels et plus récemment également numériques, chaque collaboration est l’occasion de relier des imaginaires, des sensibilités. Paradise Now est la version transdermique de Philippe Franck.

Riche de ses inspirations (sound art, post-rock, post-pop, poésie sonore, musiques improvisées, électroniques mais aussi philosophie, histoire de l’art ou encore cinéma) et de ses rencontres, Paradise Now pratique un art de l’écoute et de l’intersection créatives. Il passe aisément à travers et outre les frontières géographiques, esthétiques, disciplinaires…qui sont, pour lui, autant d’invitations à la transgression poétique pour mieux se/nous connecter.

Léo Deforges : Vous vous qualifiez de créateur sonore plus que de musicien. Quelle différence faites-vous entre les deux ?

Philippe Franck : Je n’ai pas une formation traditionnelle de musicien, mais plutôt une expérience très hybride depuis quelques années de chant soliste dans un chœur d’enfants à la cathédrale puis une plongé dans le post-punk et la new wave alternative à Liège (qui a généré nombre de talents musicaux), ma ville natale, suivi de plusieurs années du duo Playtime (du film de Tati)  en tant que chanteur, auteur et bidouilleur, avec mon frère Fabrice, scientifique et alors bien meilleur instrumentiste que moi. J’ai surtout été nourri artistiquement plus par des rencontres et un pratique assidue, gourmande d’écoute attentive et diversifiée (du jazz contemporain américain à la pop britannique, le rock déjanté en passant par les premières musiques « ambiantes » ou « industrielles » et dans les années 80, la new et no wave qui m’a beaucoup marqué ou encore la musique impressionniste) que par un « enseignement » auquel bien que moi-même aujourd’hui aussi enseignant (notamment en création sonore), je suis assez rebelle.

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