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Afin de célébrer son dixième anniversaire, l’Usine Utopik profite d’une carte blanche donnée par la Région Normandie pour mettre à l’honneur au sein de l’Abbaye-aux-Dames, la créativité, le savoir-faire et la sensibilité de vingt artistes reçus en résidence à l’Usine Utopik durant ces 10 ans.

Avec : François Andes et Caroline Lestienne, Simon Augade, Cécile Beau, Hugo Bel, Virgile Debar, Nicolas Desverronnières, Romuald Dumas Jandolo, Elsa-R, Laëtitia Férard, Régis Gonzalez, Médéric Jeanne, Nicolas Koch, Caroline Le Méhauté, Guillaume Le moine, Romain Lepage, Frédérique Metzger, Laurence Nicola, Jean Charles Rémicourt Marie, Nicolas Tourte, Dae-Won Yang

L’Usine Utopik

L’Usine Utopik se positionne comme une plateforme de recherche et d’expérimentation en accueillant en résidence des artistes plasticiens et écrivains. Implanté dans les anciennes serres horticoles de Tessy-Bocage, le relais culturel régional offre un vaste espace de travail dans un cadre privilégié permettant aux artistes de réaliser un projet spécifique ou de poursuivre une recherche personnelle. Donnant lieu à une exposition, le processus de création est restitué au public.

Depuis son inauguration en 2009, le relais a reçu plus de cinquante artistes plasticiens et vingt cinq écrivains pour mener un projet spécifique ou poursuivre une recherche personnelle. Les artistes découvrent un cadre de travail singulier, favorable à l’inspiration et marquant une étape de construction déterminante dans leur parcours artistique. Aujourd’hui identifiée et reconnue sur le territoire, l’Usine Utopik apparaît comme un lieu incontournable de la création contemporaine en Normandie.

L’organisation d’événements culturels (expositions, soirées thématiques, lectures publiques, etc…), la mise à disposition des œuvres de l’Artotek et les nombreuses actions pédagogiques (visites commentées, rencontres publics-artistes, ateliers de création etc…) sont autant d’initiatives vouées à favoriser la rencontre, les échanges de proximité et à rapprocher un large public de la création.

Afin de développer l’offre culturelle, le relais a organisé en 2012 la 1 édition du Festival des Bords de Vire. Cette initiative consiste en la création d’oeuvres d’arts éphémères réalisées in situ et disséminées sur la voie verte des bords de Vire. Depuis 2018, les artistes sélectionnés, sont invités à réaliser des œuvres pérennes afin de proposer aux promeneurs, nombreux sur le chemin de halage, un parcours artistique tout au long de l’année qui s’étoffera, sur le long terme, jusqu’au Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin.

L’Usine Utopik apparaît désormais comme une véritable dynamique culturelle en plein cœur de la zone rurale et touristique de la vallée de la Vire.

Une serre ça sert à faire pousser de l’art ! (extrait du catalogue)

L’art contemporain n’est bien souvent connu du grand public qu’à travers ses scandales, abondamment et complaisamment rapportés par les médias qui n’en retiennent que les excès. Les œuvres, parfois absconses, nécessitent alors un médiateur pour rendre intelligible le geste créatif… Tout cela est bien déconcertant et l’art contemporain semble être le fait d’une petite élite urbaine, un cercle de “happy fews” initiés dont serait exclu le commun des mortels…

Pourtant au-delà de ses outrances, l’art contemporain est un art en devenir, ses soubresauts sont le signe de sa vitalité et nombreux sont les artistes qui travaillent dans l’ombre pour le faire découvrir et affirmer sa nécessité.

Ainsi, lorsque nous nous sommes installés à Tessy, en 2007, et que j’ai demandé à quoi pouvait bien servir cette serre à l’entrée du village, il me fut répondu : “je ne sais pas, je crois que c’est un sculpteur qui a repris ça.” C’est ainsi que nous avons fait la connaissance de Xavier Gonzalez et découvert le projet Utopik et son ambition :

  • amener l’art contemporain en milieu rural
  • faire connaître ses différentes expressions
  • l’apprivoiser, le rendre accessible à tous
  • créer du lien social

“Bon sang, mais c’est bien sûr !” … une serre, ça sert à faire pousser de l’art !! On ne peut qu’adhérer à un tel projet, c’est un grand bol d’air pur, de simplicité, préférer le faire au paraître, donner de la visibilité aux jeunes artistes en leur apportant un regard bienveillant. Et quand, début 2012, Xavier m’a proposé de prendre la suite de mon ami Janladrou, artiste peintre normand et premier président de l’Usine Utopik (que je salue ici) qui se désengageait pour se consacrer à son travail, j’ai accepté avec plaisir de m’associer à ce projet dont je partageais les valeurs et de participer à ce collectif informel d’artistes et de bénévoles (merci à eux) dont Xavier a su s’entourer grâce à son charisme et son talent, lesquels rendent souvent l’impossible… possible !

Depuis dix ans de fonctionnement du lieu et maintenant près de huit ans de présidence, j’ai pu, à travers résidences, festivals (des bords de Vire) et autres expositions, mesurer la vitalité de l’Usine Utopik et voir croître son rayonnement dans notre région, avec la fierté de voir grandir son public et progresser l’audience à ses manifestations car, Marcel l’a dit : “le tableau est autant fait par le regardeur que par l’artiste.”

Daniel Crespy
Président

10 ans, c’est gage de maturité (extrait du catalogue)

Dès le premier Age de l’Usine Utopik, une question s’est très vite imposée – tous ceux qui ont assiste à ses débuts peuvent en témoigner – : Qu’est-ce que c’est L’Usine Utopik est un « O.C.N.I. » (Objet Culturel Non Identifie) qui nait dans une région sous- représentée en art et dans Ia nécessité de faire partager la culture et ses réseaux. Mon souhait était que cet objet « ne se mette pas a dos » la population.

L’Usine Utopik devait vraiment s’inscrire dans son territoire. J’ai eu envie de privilégier des expériences favorisant la rencontre des artistes avec les habitants, avec les entreprises locales, avec les écoles, avec tout ce « monde rural »… Je pense que l’artiste est un merveilleux trublion qui peut vraiment nous faire sortir des sentiers battus. II peut être le moteur de nouvelles expériences et apporter un nouveau regard sur ces territoires oublies par notre société mondialisée. Pour cela, il faut identifier les bons artistes, ceux qui sont généreux, qui ont envie de collaborer, de partager…

Une des missions essentielles de l’Usine Utopik est de favoriser l’échange avec les acteurs du territoire; pour cela il fallait faire en sorte de faire venir régulièrement des artistes. Par ailleurs l’objectif de la Région à travers la création du Reims culturel était de mettre en place des résidences d’artistes en situation de création, en immersion dans le milieu. C’est pourquoi je tiens à remercier la Région pour son initiative et pour son soutien financier depuis 2009. Depuis dix ans l’Usine Utopik a su garder cet esprit frais, ce regard alerte sur la jeune création. Rester jeune ! c’était mon défi… 10 ans, c’est le moment de faire un bilan… Je ne sais pas si l’utopie a pris racine mais le défi perdure…

Je voudrais remercier les institutions territoriales qui nous ont fidèlement accompagnés durant ces années : la Région Normandie, le Département de la Manche, la DRAC, l’Agglo Saint- Lô, la commune de Tessy-Bocage mais aussi tous ceux qui ont travaillé et porté le projet à bout de bras : mes présidents, Janladrou et Daniel Crespy; Odile Crespy, notre rédactrice-maison; Françoise Louis, notre précieuse comptable; Dominique Delport, le “geek” de Tessy; Michel Richard, notre bon Maire; Gilles Appert et Patrick Serc, amis chers qui sont de tous les coups; Sophie Quénon et Larry benBelkacem, compagnons de route, ainsi que nos fidèles et nombreux amis investis dans ce projet; nos stagiaires, Gaëlle Manach, Konstantina Polychronou, Sima Gafarzadeh et Arthur Beuve; Aurore et mes enfants qui ont cru à ce magnifique projet. Je remercie particulièrement Marie-Blanche Pron ma première assistante, dès l’origine et, depuis son départ en 2018, Delphine Grimaud qui a renoncé au soleil marseillais pour partager le projet avec nous… car l’aventure n’est pas finie !

Xavier Gonzalez
Directeur

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